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Administration française (ou : Voyage au bout de l’enfer).


Salut à toi, ami lecteur. Si ça ne te dérange pas, on n’a qu’à dire que tu es mon pote de bar, pour les 5 prochaines minutes, parce que je viens de traverser une expérience éprouvante, et j’ai vraiment besoin de partager ça avec quelqu’un, donc pour le coup tu tombes plutôt bien.

Tout a commencé il y a une semaine, quand je reçois un mail de mon futur employeur me demandant, pour constituer mon dossier administratif, un certain nombre de pièces à fournir, et c’est là que je vois, en gras et en bas de la liste :

« Attestation d’affiliation à la sécurité sociale »

La sueur monte et le nerfs s’affolent, parce que ce papier, de prime abord insignifiant, je sais que je ne l’ai pas. Et je sais que je n’ai aucun moyen d’aller chercher ça sur le net, ni même sur n’importe quelle borne. Et que je n’ai pas vraiment envie de falsifier un truc pareil (même si, oui, à la vue de ce qui m’attendait, j’avoue que j’y ai pensé). Pas de soucis, me dis-je alors, grâce aux créneaux libres du jeudi après-midi dans mon emploi du temps, j’ai moyen d’y aller en journée, genre l’après-midi, juste à l’ouverture.

Jeudi 18/02, 14h00 : Pour d’obscures raisons d’impôts à régler, et donc d’administrations à appeler, je me pointe à l’agence 30 minutes après l’ouverture, et je constate d’emblée que la file d’attente qui s’étale dehors n’est pas là pour le kebab d’à coté, à en juger par la carte vitale qu’ils exhibent tous fièrement. Par simple curiosité, j’entre et je prends un ticket : 341. A l’afficheur, 329. Il n’y a donc, en réalité, que 11 personnes devant moi, à croire que, quand ils vont s’inscrire pour une mutuelle, les étudiants embarquent toute leur famille avec eux. Me voilà rassuré, 11 personnes, 3 bureaux qui gèrent en parallèle, ça devrait dépoter. Sauf que non. En 10 minutes, une seule personne a été appelée, et j’ai autre chose à faire de mon après midi que de crever de chaud dans une file d’attente. Je déchire mon ticket en pensant à la joie du 342 quand il se rendra compte qu’il a gagné une place, et je me dis que, les vacances approchant, je passerai lundi ou mardi matin, à l’ouverture, cette fois-ci.

Mardi 23/02, 9h07 : J’ai mis le réveil un jour de vacances pour traîner mes fesses jusqu’à l’agence, et j’arrive avec 8 minutes d’avance sur l’ouverture de celle-ci. Un premier coup d’oeil et un rapide calcul m’indiquent que, chouette, on n’est que 14 à avoir eu la même idée. M’en fous, j’ai rempli mon iPhone de jeux débiles et de podcasts, je suis armé et paré pour une attente aussi interminable soit-elle.

Je vous passe sous silence les 93 minutes qui suivent, que j’ai passé à coté d’une femme (si elle est étudiante, elle en est donc facilement à son 7e ou 8e doctorat…) qui devait penser que renifler en permanence lui permettrait de faire des économies de mouchoirs. Vient mon tour, et c’est le coeur léger que je me précipite vers le comptoir de la demoiselle.

Mardi 23/02, 10h31 : je vous retranscrit le dialogue.

– Bonjour, j’aimerais une attestation de sécurité sociale, blah blah blah.

– Très bien, je peux avoir votre carte vitale ? Ah, il y a un petit problème, apparemment vos droits ont expiré au 1er Janvier, il faudrait que vous contactiez l’administration de votre école pour qu’ils nous renvoient les formulaires et qu’on vous rentre à nouveau dans l’ordinateur, puis que vous reveniez faire une demande une fois que ça sera fait…

Là c’est le moment où elle voit que je suis en train de me décomposer et de me répandre sur son bureau.

– … hum, éventuellement, je peux essayer de regarder si ils ne nous ont pas envoyé un listing en retard…

– Oui, c’est ça, regardez, oui.

– Ah tiens effectivement, bon j’imprime le listing, je vous coche, je revalide vos droits pour 2010, je sors une attestation d’affiliation…

(Oui, ça s’est passé comme ça, elle s’est sentie obligée de me décrire toutes les étapes du process, pour me montrer combien, ouah, elle était efficace)

– Zut, apparemment, j’ai un problème d’imprimante…

Je rêve, elle s’est sentie obligée d’imprimer 15 pages de listing pour avoir le plaisir de mettre du stabilo sur mon nom, mais maintenant qu’il s’agit d’imprimer des trucs utiles, y’a plus personne. Bref, elle envoie par mail le pdf à sa collegue (je suis d’ailleurs étonné qu’il n’y ait pas eu un « ah ben tiens, y’a une panne de réseau », à ce moment là…) qui l’imprime et me le rend.

« Vous pouvez sortir par là… », oui, j’ai vu, merci, mais y’a pas le feu, cocotte. Après avoir fait, cumulé, deux bonnes heures de démarches pour un *$^-( de papier administratif, je vérifie, avant de sortir, qu’il n’y a pas d’erreur dessus…

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